Office de Tourisme Pasquale Paoli

Si les pierres d’e Madunnine pouvaient parler...

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Si les pierres d’e Madunnine pouvaient parler...

B. I.-L.
Dimanche, les habitants de Sant’Andria se sont rassemblés autour de l’oratoire de San Cerbone...

Elles ont traversé les saisons, siècle après siècle. Sous une épaisseur de neige ou sous un soleil cuisant, e Madunnine de Campidondicu et San Cerbone, à Sant’Andria di Boziu, veillent sur d’anciens lieux de passages. Cet hiver, ces deux oratoires ont été restaurés par la communauté de communes Pasquale Paoli.

Et dimanche dernier, dès 17 heures, ceux-ci ont été bénis par le père Tomasz Sobera, curé du secteur interparoissial de Venacu, Vezzani et Boziu, en présence d’élus et habitants du village.

Oratoires chargés d’histoire

Raoul Pioli, trésorier de l’association pour le patrimoine de Sant’Andrea di Bozio, a apporté des précisions historiques sur ces deux lieux chargés de protéger la population à travers le temps.

D’abord à Campidondicu, situé à 985 mètres d’altitude, sur un col, à une croisée de chemins : "Ce fut, jusqu’avant la dernière guerre de 39-45, un lieu-dit constitué de deux maisons habitées dont l’une comportait une buvette, retrace-t-il. Le four à pain est encore présent." Il évoquait aussi une fontaine, à 200 mètres de là, appelée Funtana vec-chia, que des anciens du village ont bien connue. La croix qui accompagne a Madunnina remonterait, dans la tradition orale, à des "temps immémoriaux".

La première trace écrite en faisant mention remonterait au XVIIIe siècle. Une statuette de la Vierge a toujours trô-né au cœur de l’oratoire. "Dans les années 60-70, une nouvelle statuette, réalisée en bois par un sculpteur renommé dit-on, a été offerte par la famille Mignucci, originaire de Poghju puis de Corti, décrit Raoul Pioli. Hélas, des mains mécréantes et sans scrupule l’ont dérobée peu de temps après sa mise en place. Depuis, d’autres mains, anonymes et pieuses, l’ont remplacée par une statuette de la Vierge en résine, très souvent ramenée d’un pèlerinage à Lourdes."

L’assemblée s’est ensuite rendue à l’oratoire de San Cerbone, à 899 mètres, au croisement de la route d’Arbitru et de l’ancien chemin menant à Pedicorti, puis vers la vallée du Tavignanu et la mer. "En 1777, ce lieu portait la présence d’une chapelle, où se trouve actuellement un séchoir à châtaignes", remarque Raoul Pioli, avant d’évoquer l’histoire de San Cerbone (voir par ailleurs). Une prière a été lue devant chacune des Madunnine par Hortense Prosperi et Didier Alix. Puis, le père Sobera a béni les oratoires, renforçant ainsi le lien qui les unit aux habitants depuis des siècles.

Les miracles de San Cerbone

... Et celui de Campidondicu. Après une prière lue par Hortense Prosperi et Didier Alix, ceux-ci ont été bénis par le père Tomasz Sobera, curé du Boziu.

Dès la fin du VIe siècle, San Cerbone (saint Cerbonius en latin, appelé aussi San Cervone) était très célébré en Corse. "Pas moins de 23 chapelles et oratoires, pour la plupart actuellement en ruine, lui étaient dédiées", précise Raoul Pioli. "Il est né en Afrique du Nord, de parents chrétiens en l’an 493 après Jésus-Christ, retrace-t-il. Il est ordonné prêtre par saint Regulus. Persécutés par les Vandales, ils doivent fuir par la mer. Après une tempête, ils arrivent en Toscane. Alors que les luttes entre Visigoths et Byzantins font rage, Regulus est décapité. Cerbonius vit alors caché, en ermite. Bien plus tard, il devient évêque de Populonia en Toscane, avant d’être arrêté. Il est condamné par les Ostrogoths à être livré à l’ours le plus féroce, mais contre toute attente, celui-ci lui léchera les pieds." Autre miracle, Cerbonius célébrait la messe à l’aube pour entendre le chant des anges, car, disait-il, c’était la seule heure de la journée où ils étaient présents. Le pape Vigile aurait été témoin de ce second prodige. Enfin, au moment de sa mort, le 10 octobre 575, alors qu’il était réfugié sur l’île d’Elbe pour fuir les Lombards, San Cerbone demande à être enseveli à Populonia et recommande à ses amis de fuir juste après. La traversée vers Populonia fut accompagnée d’un nouveau miracle : la pluie, qui tombait en abondance, épargna le pont supérieur où reposait son corps. À Piombino, une fontaine lui est dédiée. L’on dit que "celui qui ne boit pas son eau est un voleur ou un brigand".



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